Imaginaire des confins

Jean-François Laurent, L’homme de la Mancha – bronze, longueur 50 cm.

L’Espace d’exposition des Ateliers du canal, à Nancy présente les sculptures récentes de Jean-François Laurent et mes gravures murales marouflées sur toile *. La sculpture « L’homme de la Mancha » traduit bien l’esprit que nous souhaitons donner à cette exposition commune .
Au vœu archaïque et démiurgique du sculpteur de trouver sa forme dans le bronze et le feu répond pour le graveur la quête du trait dans l’acide et le cuivre au service de son imaginaire.

J’ai fait le choix d’exposer mes gravures murales et plusieurs autres d’une même esthétique, toutes par nature à exemplaire unique. L’initiative de ces travaux graphiques m’est venue il y a quelques années en retour d’un voyage à Lisbonne où j’y découvrais dans un musée ces vastes cartes marines sur parchemin, appelées portulans, gravées à l’époque du Moyen Âge et de la Renaissance. Ces cartes de géographie étaient représentatives du monde d’alors . Elles guidaient les voyageurs aux confins des horizons et des océans, jusqu’aux limites des mondes explorés. Au-delà de ces territoires étaient l’inconnu, l’informulé : tout un espace encore vierge sur le papier que dessinateurs et savants peuplaient de leur imaginaire : plantes, créatures, fleuves et animaux fabuleux… Tout un espace ignoré aux confins des terres lointaines, un monde encore à naître… J’y voyais une métaphore de la page blanche sur laquelle on trace son trait de crayon, toujours plus loin, dans un élan à poursuivre sa route avec l’étrange sentiment de ne pas savoir toujours où elle mène.

* Exposition du 22 septembre au 15 octobre 2023. Voir plus bas.

Jean-François Laurent, Éco-logique, bronze, hauteur 30 cm.
Jean-Charles Taillandier, Utopia, gravure et collages, 100 x 100 cm.

Les sculptures de Jean-François Laurent sont portées vers une célébration de l’humain, où domine la figure longiligne de l’homme et de la femme, en bloc monolithique dressé vers le ciel, ou traversé par le vide en son milieu.

Dans un article précédent (voir Jour de coulée), je rapportais ma visite à son atelier mosellan, un jour qu’il coulait lui-même ses sculptures d’après la technique de la cire perdue. C’est un long processus de création qui a traversé les âges, du modelage à la fonte, jusqu’à la phase délicate de la patine qui donne à l’œuvre sa peau et ses reflets. Le sculpteur partage ainsi avec le graveur, chacun dans leur langage propre, une tradition de gestes et de dialogue intime avec la matière.

Jean-Charles Taillandier, suite « Mille manants », panneau mural 1et 2
xylographies sur papier marouflés sur toile de lin, format 150 x 400 cm.

CLIQUER sur l’image pour visionner la gravure murale dans son intégralité.

J’avais déjà tenté l’expérience de la gravure murale dans une autre circonstance, en exploitant le langage rugueux de la gravure sur bois. L’expérience avait consisté à représenter un attroupement d’hommes sous le subterfuge d’une reproduction multiple d’un personnage cloné tout droit sorti de l’imagerie du quinzième siècle propre à Martin Schongauer. La gravure murale, longue au total de quatorze mètres, en sept fragments, utilisait les ressources d’une seule planche gravée à la gouge. ( voir article Mille manants). 
Ici, les gravures murales de la série Portulans ne reprennent pas ce procédé itératif d’impression. L’image est pensée et construite par assemblage de huit feuilles de papier distincts associés à d’autres fragments gravés. Je dis « fragments » car il s’agit bien de portions de gravures précédemment imprimées mises de côté parce que simples tirages d’essai abandonnés, ou en réserve pour des travaux futurs. Ils constituent dans un tiroir ma « banque de données ». La toile de lin consolide et sert de support à la composition d’ensemble à la manière d’une tapisserie. Je me fie au hasard des découvertes heureuses et des improvisations fructueuses.

Soit par exemple l’effet fortuit des empreintes dues à l’écrasement d’herbes et de végétaux sur une plaque de zinc. Les amis graveurs sont familiarisés avec cette technique ancienne du vernis mou qui emprisonnera dans le métal nervures et feuillages. Laissez reposer cette fossilisation de formes creusées par l’acide jusqu’à chasser de votre mémoire l’épisode de cueillette champêtre… Vous abandonnerez la plaque dans un recoin de l’atelier, et un jour, la saisissant par un bord ou un autre, vous y découvrirez l’estuaire, les pistes qui mènent aux montagnes ou à la mer ou au désert. Quitte à explorer plus loin ce creux né d’un acide trop gourmand, propice à toutes les aventures, et que le langage désespérément incongru de la gravure appelle un « crevé ».

Jean-Charles Taillandier, Paysage vert, gravure avec empreintes, et collages, 100×100 cm.

Jean-Charles Taillandier, Portulan 1
gravures et peinture marouflées sur toile, chacune 100×200 cm, exemplaire unique.
Jean-Charles Taillandier, Portulan 2
Jean-Charles Taillandier, l’échelle de Jacob
gravures et peinture marouflées sur toile, 150×150 cm, exemplaire unique.
Jean-François Laurent, Tentation, bronze, hauteur 35 cm.

La matière a ses lois. Le sculpteur est l’instigateur et le témoin d’un grand œuvre au processus long et épuisant, qui nécessite une somme d’expérience et de savoir-faire dans l’univers de l’air et du feu, avec l’éventualité de l’échec, même minime, qui ne peut être écarté. L’épisode technique de la coulée à son atelier révélait, je m’en souviens, une connivence extrême entre Jean-François Laurent et la matière. Jusqu’à l’étape ultime du processus d’oxydation et de patine qui donne enfin à la sculpture sa véritable carnation. Le sculpteur doit porter la pièce de bronze à sa plus pure expression, en ébarber les défauts et « l’habiller » d’une patine toujours discrète, car l’important, dit-il, est de « laisser la suprématie aux volumes« … Faire parler le vide et le plein, apprivoiser la lumière et l’ombre sur les ventres et les creux, mais ne jamais trop flatter l’épiderme du bronze au dépens du corps plein. La vérité se joue dans la masse. D’elle émanera la belle émotion et resplendira la sensualité du sculpteur.

Jean-François Laurent, La force, bronze, hauteur 35 cm.
Jean-François Laurent, Tête, bronze , 17×28 cm.
Jean-François Laurent, Silhouettes, bronze – hauteur 65 cm.
Jean-Charles Taillandier, La cité perdue
gravures et peinture marouflées sur toile, 100×103 cm, exemplaire unique

GALERIE D’IMAGES

Jean-Charles Taillandier, Gentilhomme des confins, gravure, dessin, collages – 100×100 cm
Jean-Charles Taillandier, Paysage bleu, gravure sur bois sur papier Japon, 110×80 cm, exemplaire unique.

GALERIE D’IMAGES

Merci de votre visite

Jean-Charles Taillandier, graveur / Jean-François Laurent, sculpteur

Carnets de dessin

Jean-Charles Taillandier – Encre sur papier japon, format 85 x 55 cm.
Inspiré de la peinture Autoportrait avec sa mère, de Jacques Stella (vers 1635)Musée Georges de la Tour, Vic-sur-Seille.
Beau regard de sa mère, tourné vers nous. D’après la chronique, elle vient de retrouver son fils en retour d’un séjour en Italie.

En marge de me séries gravées, le dessin est un moment de respiration spontané, sous l’impulsion d’un trait d’encre, parfois rehaussé de collages.

Je vous ouvre ici ces carnets de dessin, rarement exposés. Du fait de leur format, je le appelle mes “portraits verticaux“. Ils sont inspirés de visages d’hommes et femmes demeurés anonymes, dont des documents d’archives, vieilles cartes postales ou albums de famille ont préservé leur trace fugace de l’oubli. Ou bien, pour d’autres, ils sont inspirés de peintures conservées dans les musées de Lorraine, qui avaient retenu mon regard.

Bonne visite

Jean-Charles Taillandier – Encre sur papier oriental, avec collages, format 60 x 22 cm.
Jean-Charles Taillandier – Encre sur papier oriental, avec collages, format 60 x 22 cm.
Jean-Charles Taillandier – Encres sur papier oriental, avec collages, format 60 x 22 cm.
au centre : d’après Portrait de Florentine de Fulaine, religieuse (XVI-XVIIe siècle)- Musée de la Cour d’or, Metz.
à droite : d’après
Portrait de jeune fille (première moitié du XVIIe siècle). Attribution incertaine (Matthieu Le Nain ?) – Musée Georges de la Tour, Vic-sur-Seille.
Jean-Charles Taillandier – Encres sur papier oriental, avec collages, format 60 x 22 cm.
Jean-Charles Taillandier – Encres sur papier oriental, avec collages, format 60 x 22 cm.
Jean-Charles Taillandier – Encres sur papier oriental, avec collages, format 60 x 22 cm.
Jean-Charles Taillandier – Encres sur papier oriental, avec collages, format 60 x 22 cm.
Trois variations inspirées de la peinture Portraits de Nicolas et Madeleine Fournier (1625) – Musée lorrain, Nancy.

Jean-Charles Taillandier – Encres sur papier oriental, avec collages, format 60 x 22 cm.

< GALERIE >

Jean-Charles Taillandier – Encres sur papier oriental, avec collages, format 85 x 55 cm.

Toute figure est un monde

Honoré de Balzac, Le Chef-d’oeuvre inconnu.

Jean-Charles Taillandier, «  Entre Elles 16 – chuchotement « , planche 50 x 50 cm (détail)
ci-dessous :  » Outre temps 11 « , gravure sur dalle, 30×30 cm (détail)
Agrandir : cliquer sur l’image

Par le biais de ces chroniques, je tente épisodiquement d’évoquer le suivi d’une démarche plastique à mon atelier. Je vis cette expérience au travers de deux séries gravées que je mène en simultané :
– l’une intitulée Entre elles qui a pour thématique l’expérience d’un anachronisme, quand une image unique rassemble en une fiction deux figures féminines appartenant chacune à un univers temporel différent (voir articles Propos d’atelier sur  » Entre Elles « , une suite gravée, et Trois variations sur Catherine de Médicis),
– l’autre consacrée à l’art du portrait,  inspiré d’une collection de portraits de papes conservée au Cabinet des estampes de la bibliothèque de Nancy (voir article Portraits d’outre-temps). Un double projet, donc, où s’immisce le temps avec son pouvoir d’oubli et de métamorphose …
Cette seconde série s’est heurtée dès l’été 2022 à une interrogation, quand s’est posée la question du support qui accueillera le travail de gravure : plaque de cuivre , ou bois ou plaque de vinyl. Tout est affaire de connivence entre le support, la main et le langage graphique qui donnera sens à l’image. On pourrait considérer comme anecdotique ce choix du support, a priori toutes les techniques sont compatibles, à moins qu’une en particulier ait les faveurs de l’artiste par inclination ou expérience. C’est selon… Je pense que tous les graveurs ont ce genre de ruminations à un moment ou à un autre. J’avais opté pour le langage de l’eau-forte, en creux, et c’était une erreur… Je n’y reviens pas, j’ai évoqué ces déboires dans La gravure dans tous ses états, puis Portraits d’outre temps

Ce qui est fondamental dans la démarche qui me guide tout au long de mon travail de graveur, est ce rapport mystérieux au temps qu’instaure mon propre imaginaire avec certaines œuvres d’art du passé. Plus qu’un attrait ou préférence, il s’agit plutôt d’une expérience de regard, riche d’interrogations multiples qui me poursuit de série en série.

L’écrivain Alberto Manguel, dans son ouvrage Le livre d’images, que je consulte souvent, livre quelques clés.
Je le cite : « Toute œuvre d’art croît à travers d’innombrables couches de lectures superposées, et chaque lecteur la débarrasse de ses couches afin d’arriver à elle en ses propres termes. Pour cette dernière (et première) lecture, nous sommes seuls.«  (le livre d’images-Actes sud p.35).

Ces travaux en cours abordent cette question de la représentation :
Dans le cadre prédéfini d’un format toujours carré, plusieurs images de la série Entre elles proposent une scène mettant en relation deux présences féminines d’univers différents. L’une est une femme d’aujourd’hui, la seconde surgit d’un temps ancien et révolu qui peut être le Moyen-Age ou le dix-septième siècle. Mon imagination les rassemble dans cet espace clos qui raconte une rencontre impossible. La seconde jeune fille n’est pourtant pas pure création de mon esprit, elle a réellement vécu dans ces temps obscurs, et les collections des musées en portent témoignage. Souvent la grande Histoire n’a pas retenu jusqu’à nous son destin, son nom ou l’identité du peintre qui l’a choisie pour modèle. C’est ce qui m’émeut : qu’elle soit ici présente dans sa vérité sans fard et son monde brut et étanche qui n’est pas le nôtre. C’est ce que je cherche à appréhender : cette présence innocente dépouillée de toutes les couches de lecture d’interprétation dont pourraient la revêtir une biographie retrouvée, l’histoire de l’art ou toutes sortes de commentaires opportuns ou non…

La composition ci-dessous, par exemple, propose l’idée d’un chuchotement d’une femme contemporaine à l’oreille d’une femme d’un autre temps. Elle écoute attentivement le message, tel un secret que sa voisine lui confie. Nul ne sait ce que sont ces paroles que rend possible l’abolition du temps dans l’espace d’une image. Il me fallait trouver l’incarnation de cette présence inopinée, révélée à notre monde par sa seule silhouette. Elle est là, surprise et figée dans son écoute muette qu’un destin a incarné sous les traits d’une jeune femme du seizième siècle.
Je l’imagine ainsi, intacte sous toutes ses couches de lecture et d’interprétation qu’évoque Alberto Manguel. Mes recherches pour lui donner chair m’ont guidé jusqu’à cette peinture sur toile laconiquement titrée Portrait de femme, non datée, œuvre d’une artiste femme de la Renaissance nordique dénommée Katarina von Hemessen.

Jean-Charles Taillandier,  » Entre Elles 16 – chuchotements « , xylographie 50 x 50 cm, année 2023.
source : Katarina von Hemessen, portrait de femme, non daté (vers 1560) – Bower Museum, Barnard Castle, Royaume Uni.
Ci-dessous : calque préparatoire (détail)

Jean-Charles Taillandier,  » Entre Elles 10 – Face à face « , xylographie 50 x 50 cm, année 2022.
source : Peinture Ecole flamande, Dame Bonne d’Artois, stadtliche Museen, Berlin.

Jean-Charles Taillandier,  » Entre Elles 17 – Halloween « , xylographie 50 x 50 cm, année 2022.
source : gravure de Claude Mellan, portrait de Jeune fille, 1626 (Donation Jacques Thuillier, musée des beaux arts, Nancy).

Jean-Charles Taillandier,  » Entre Elles 17 – Halloween « , planche 50 x 50 cm (détail).

Jean-Charles Taillandier,  » Entre Elles 6 – Isabelle au foulard « , planche et tirage (50×50 cm) (2022).

Toujours dans le domaine du portrait, la seconde série gravée Portraits d’outre-temps a été amorcée dès l’été 2022. L’article précédent en a fait largement écho. Aujourd’hui, la série, désormais close, compte seize planches différentes gravées sur dalles vinyl, au format 30×30 cm. La prochaine étape sera leur tirage sur un papier artisanal, en deux couleurs noire et rouge et pour un nombre d’exemplaires limité encore indéterminé.

Dans une démarche comparable à la série Entre elles, mon souhait est de retrouver dans ces portraits de papes une innocence de la figure, et de me la réapproprier pour mon propre dessein (dessin). Mais à l’inverse des figures féminines précédentes que leur destin a tenu dans les profonds recoins de l’histoire, les effigies des papes rayonnaient d’une puissance symbolique et sacrée.

Initialement donc, je dispose d’une sélection choisie des gravures originales extraites de la collection publique (plus précisément des fichiers numériques de ces œuvres). La pose des souverains pontifes est hiératique et conventionnelle, de face, de profil ou sur un trône. La figure est inscrite dans un rectangle ou un médaillon. En pourtour, un cartouche en langue latine et des armoiries en précisent l’identité et les titres honorifiques.

Leur observation attentive donne corps à des croquis préparatoires sur calque qui vont devenir mon « matériau de base ». Ils s’accumulent au fil des séances de travail, autonomes, ou se rassemblent au besoin par fragments épars pour générer une composition nouvelle. Le motif s’épure, limité au vocabulaire du trait et de l’aplat enrichi de fragments de graphie latine aléatoirement puisés à la source, sans souci de cohérence de sens.
Le portrait se déleste de l’auréole des savoirs et des connaissances qui le singularisait.

L’original cesse d’exister au profit d’une proposition graphique de lecture qui est mienne, parfaitement imaginaire, subjective et minimaliste dans la forme.

S. Thomassin, portrait d’Innocent XII (1696) / Michael Labhardt, portait d’Innocent XIII
source : Cabinet des estampes, Nancy.

Jean-Charles Taillandier,  » outre-temps 1 / outre-temps 2 « , essais sur papier, format 30×30 cm, 2023
ci-dessous : calques préparatoires et planche.

Jean-Charles Taillandier,  » outre-temps 3 « , maquette sur papier, format 30×30 cm, 2023
ci-dessous : planche et calque préparatoire.

Portraits d’outre-temps

Dans mon article précédent  “La gravure dans tous ses états, j’écrivais comment avec enthousiasme, j’entreprenais pendant l’été 2022 une nouvelle série gravée sur la symbolique du portrait.
L’opportunité m’en était fournie, comme je l’ai écrit, par la découverte, grâce au Cabinet des Estampes de Nancy, de la donation Domergue de Saint-Florent. Ce donateur était amateur d’art. Il fit don à la ville de Nancy de sa vaste collection d’estampes qu’il consacra sa vie durant aux portraits de papes de l’Eglise catholique romaine qui se succédèrent sur une période d’au moins cinq siècles, depuis la Renaissance.

L’intérêt que je trouve dans cette iconographie est passionnant : elle me permettra d’interroger ces images anciennes avec mon œil contemporain, alors que leur puissance symbolique originelle a depuis longtemps disparu. Du temps de leur diffusion, elles semaient de par le monde le portrait du représentant le plus puissant de la chrétienté. Ces estampes sont maintenant estimées des collectionneurs et attirent la curiosité des spécialistes de l’Art ou de l’Histoire des religions. Mon attrait pour elles se nourrit de leur mystère et de leur anachronisme, au profit de mon imaginaire et de mon invention. Entre l’estampe de référence et l’image nouvelle que j’y projette s’étend un no man’s land temporel, stylistique et sacré.

J’y entrevois donc une aubaine à profit d’un imaginaire graphique personnel, parfaitement subjectif et libre, dont j’avais auparavant ébauché les contours avec les ressources de la gravure en taille-douce, sur ma douzaine de belles plaques de cuivre miroir. J’en étais là, à la fin de l’été, à vous décrire les ébauches et les premiers états creusés au bain d’acide. Et puis, au fil des jours des manipulations techniques dans l’atelier, entre pose de vernis, bains d’acide, essuyages et retouches, j’ai pris conscience que la pratique de l’eau-forte, très rigoureuse et lente, d’état en état successif, m’accaparait trop et ne me permettait pas assez de trouver la distanciation suffisante avec le sujet. Il me fallait trouver un langage formel plus libre, et plus spontané qui me détache de cette pesanteur technique. Afin de retrouver cette spontanéité de langage pictural, je suis tout naturellement revenu à la taille d’épargne, en relief sur dalles vinyl, telle que je l’avais expérimentée dans une série précédente “ Les bas rouges “ : souple langage de la main avec quelques gouges, dans le périmètre carré de chaque planche (30 x 30 cm), et deux couleurs dont le noir.

Dans cet article, j’y présente le début de ce nouveau processus créatif d’une série qui comporterait une quinzaine de xylographies. À ce jour , j’en ai imaginé toute les ébauches dessinées sur papier calque, sur lequel un code couleur distinguera la planche mère qui sera encrée en noir, et la seconde planche qui sera encrée en rouge.

Sur les exemples de travaux en cours présentés ci-dessous, seules les 2 premières xylographies ont été tirées en tirage d’essai :

Exemple 1
Ce tracé sur calque (à droite) s’inspire d’un profil d’Alexandre VI, pape tumultueux et débauché de l’époque des Borgia (gravure originale issue de la donation, à gauche). En dessous le tirage d’essai sur papier en 2 couleurs noir et rouge de la xylographie que j’en ai réalisée. L’image sera toujours composée en carré de 30 x 30 cm.
J’ai opté pour un trait rugueux, fréquemment accompagné de graphies latines fragmentaires puisées, au hasard, dans les cartouches accompagnant les estampes originales. Elles accentuent la distanciation de l’image et participent à la perte des repères que je souhaite donner à l’image entière (cliquer sur l’image pour l’agrandir).

(1)

(2)

Exemple 2
Tirage d’essai sur papier de la seconde planche gravée (2), sur la base du calque de report (1) . Je m’aperçus trop tardivement que je gravais sur la planche vinyl un texte à l’endroit, que je reportais donc à l’envers sur la feuille imprimée ! Inattention qui, à mon sens, ne gène en rien l’effet recherché dans l’image.

(1)

(2)
(3)

Exemple 3
Conçu à partir de mon ébauche sur papier (1), le calque de report (2) est présenté sur la planche qui imprimera le motif rouge. En-dessous (3), début du travail de gravure en relief sur la planche vinyl prévue pour le noir.

(1)

(2)

Exemple 4
Conçu à partir d’une ébauche sur papier (1), le calque de report (2) est présenté sur la la planche vinyl à graver.

Exemple 5
Plusieurs ébauches sur papier qui vont être gravées sur planche vinyl dans les prochaines semaines.
Le chemin est encore long…

La suite dans l’année 2023 :

Les prochaines semaines seront consacrées à graver dans le vinyl la totalité des quinze ébauches sur papier.

J’ai observé longuement la présence muette de ces puissants personnages, hiératiques et sacrés, témoins d’un faste enfoui dans la profondeur des siècles. Les cartouches au bas des images m’en apprennent leurs noms : Ioannes XVI, Eugenius III, Innocent III… Mais ils se ressemblent tous par l’aspect conventionnel de leur pose au creux d’un médaillon. Et finalement, mon imaginaire prenant le pas sur l’aspect analytique de chaque image, les traits et l’expression des visages, les inscriptions latines se sont brouillés, mélangés entre eux dans l’intention recherchée de bousculer leur vérité; pour donner sens à une proposition graphique qui est mienne, puisant au gré de mes travaux d’approche (calques, dessins préparatoires, textures de fond).

Viendra ensuite l’étape finale du tirage des épreuves sur papier. Je ne l’ai pas choisi encore, ce papier, mais je souhaiterais que sa texture accentue cet aspect « outre-temps » de l’estampe qui sera imprimée en noir et rouge comme le montre le tirage d’essai de l’exemple 1, de format avoisinant le 40 x 50 cm.

Résidant en Lorraine, je serais heureux de travailler en collaboration avec un papetier artisanal du Grand Est, et, s’il s’en trouvent, je les invite par le biais de ce blog à me contacter.

La présente série gravée, fera l’objet fin 2023 d’un projet d’édition avec la Galerie Artothèque 379 de Nancy. En mai 2023, il est envisagé d’ouvrir une souscription pour une édition très limitée. Elle sera présentée au public lors d’une exposition de mes gravures et dessins dans les salons de la Douëra de Malzéville.

Contact : taillandier.jc@orange.fr

La gravure dans tous ses états

Portraits des papes Jean XVI / Pie VII / Jules III / Paul II
Collection Cabinet des estampes, Nancy.
Cliquer sur chaque image pour l’agrandir
Gravure 5 – 2e état (détail)

L’estampe sur papier exposée au mur d’une galerie est le fruit, et la récompense espérée, d’un processus d’élaboration technique souvent long et itératif.
Spécifiquement, la gravure en creux, ou gravure en taille-douce, se travaille sur une matrice de métal. Idéalement sur plaque de cuivre, cet art graphique consiste à inciser la surface avec une pointe d’acier ou un mordant d’acide. Le sillon creusé sera réceptacle de l’encre qui, dans une seconde étape, sera reporté sur papier à l’aide d’une presse.
Les questions du public sont nombreuses quand un dialogue aborde les étapes multiples de « fabrication » de l’image gravée. Celles-ci mettent en œuvre une contribution apparemment mystérieuse des métaux et des acides. En fait, tout est question de bonne entente entre main, esprit, outil et savoir-faire… Quatuor auquel il faut ajouter, pour être honnête, patience et persévérance.


J’ai donc, à dessein, décidé dans cet article particulier, d’illustrer, autant faire se peut,  ce processus technique de création. Le contexte s’y prêtait ces mois d’ été, dans la fraicheur de mon atelier, quand j’y entreprenais les approches d’une nouvelle série gravée. L’appareil photographique à mes côtés allait capter épisodiquement le déroulé de mes premières interventions, que je vais restituer ci-dessous en images. Ce début de recherche plastique, avec pour support de travail douze plaques neuves de cuivre miroir, ne présume en rien de ce que pourra être son aboutissement dans plusieurs mois. Pour l’heure, il aura eu le mérite au moins de rédiger cet article.

L’opportunité de ces nouveaux travaux gravés est née, comme c’est fréquemment le cas dans ma démarche personnelle, d’un croisement entre le questionnement d’un patrimoine artistique méconnu et la thématique de la figure humaine.

J’en remercie donc Astrid Mallick, responsable du Cabinet des estampes de la ville de Nancy, de m’avoir fait découvrir les trois recueils de la donation Domergue de Saint-Florent. Ce donateur était collectionneur amateur d’art qui, à l’orée du vingtième siècle, fit don à Nancy de sa collection d’estampes consacrée aux portraits de papes. Soit donc une vaste ensemble de portraits dont la chronologie épouse les évolutions stylistiques du langage gravé de la Renaissance aux années 1900.

À la réflexion, ce qui m’interpelle dans cette collection unique n’est pas le portrait souvent très codifié de chacun de ces nombreux papes, C’est plutôt la puissance symbolique de ces images : au temps lointain de leur diffusion, ces estampes transmettaient le portrait de l’homme le plus puissant dans le vaste espace géographique de la chrétienté. Elles étaient beaucoup plus qu’un portrait, elles étaient vecteurs d’un pouvoir immense que chacun pouvait approcher par le biais d’une simple image imprimée. Des siècles plus tard, que porte donc en elle chacune de ces images?
Que devient cette image, quand on la regarde avec de recours de l’imaginaire ?

Petit précis préalable :
La gravure en taille-douce dans ses états successifs

La planche est un cuivre parfaitement lisse, propre et biseauté sur son périmètre (pour ne pas abîmer le papier lors du tirage). Le principe étant le report sur papier du motif au moment de l’impression, il convient donc de graver à l’envers ledit motif sur la planche.
Un vernis (de différents types selon la nature de l’empreinte à prévoir) est étalé au pinceau sur le cuivre. Une fois sec, il est incisé par différents outils (pointe sèche, pointe d’argent, grattoir) pour dégager le cuivre selon l’effet désiré. C’est la technique qui permet de travailler le trait.
Le travail des ombres et aplats peut aussi être travaillé par le trait. Tout est affaire d’école, et de langage propre à l’histoire de la gravure. En ce qui me concerne, j’ai une préférence pour l’aquatinte. C’est un amalgame de grains de résine très volatile – attention aux bronches) que l’on dépose sur le cuivre nu. Les grain sont variables en grosseur et densité selon l’aplat désiré. Un chauffage bien contrôlé de la plaque sur un réchaud adhère les grains à la surface du cuivre.
La plaque est trempée dans un bain d’acide nitrique mélangé d’eau pour permettre la morsure du cuivre à l’emplacement du trait incisé ou autour des grains de résine. C’est un processus à faire à l’air libre ou dans un atelier bien ventilé (toujours pour la santé de nos poumons), et très méticuleusement, car la réaction de l’acide nitrique est capricieuse selon sa concentration dans l’eau ou la température ambiante. Quand la morsure est jugée satisfaisante dans le bain d’acide (la formation de bulles d’air est un indice précieux), le cuivre est sorti de son bain et le travail de morsure est inspecté en surface, une fois la couche de vernis enlevée au white spirit.
Vernis – gravure – aquatinte – bain d’acide – constituent l’alphabet incontournable pour la taille douce, bien sûr modulable selon le langage personnel propre à chaque graveur. Une bonne habitude de l’œil et du touché sur la plaque permet d’apprécier la nature de la morsure dans ses nuances et ses effets attendus.
Et puis viendra l’étape de l’impression sur papier grâce à la presse taille-douce qui apportera la touche finale et attendue au travail réalisé. Mais c’est un autre épisode…

PROPOSITION GRAVURE 1

Gravure 1 – dessin préparatoire sur papier calque (format 24 x 24 cm).
Gravure 1 – report du dessin sur cuivre nu préparé.
Gravure 1 – état 3 dans le bain d’acide pour morsure de l’aquatinte.
Gravure 1 – état 3 après sortie du bain d’acide et enlèvement du vernis protecteur.

PROPOSITION GRAVURE 2

Gravure 2 – dessin préparatoire sur papier calque (format 24 x 24 cm).
Gravure 2 – état 3 après gravure au trait et à l’aquatinte.

PROPOSITION GRAVURE 3

Gravure 3 – état 1. Après gravure au trait, enlèvement du vernis protecteur au white spirit.
Gravure 3 – état 2, enlèvement du vernis protecteur après morsure à l’aquatinte.
Gravure 3 – état 2, vue d la plaque après nettoyage.
Gravure 3 – Impression sur papier suite à l’état 2. Elle permet de juger de la qualité des morsures et servira de repère pour les états futurs sur la plaque (format 24 x 24 cm).

PROPOSITION GRAVURE 4

Gravure 4 – dessin préparatoire sur papier calque (format 24 x 24 cm).
Gravure 4 – état 1, le motif a été tracé à la pointe sur le vernis, avant passage dans le bain d’acide.
Gravure 4 – état 1 terminé, vue de la plaque dégagée de son vernis après passage dans le bain d’acide.
Gravure 4 – préparation de état 2. Les grains d’aquatinte ont été posés sur la plaque aux endroits prédéfinis (ceux non protégés par le vernis). La plaque sera chauffée, puis refroidie et à nouveau trempée dans un bain d’acide.

PROPOSITION GRAVURE 5

Gravure 5 – dessin préparatoire sur papier calque (format 24 x 24 cm).
Gravure 5 – préparation de l’état 2 pour la morsure à l’aquatinte. Vue de la plaque avant chauffage.
Gravure 5 – état 2 terminé après gravure au trait et à l’aquatinte.
Gravure 5 – Impression sur papier suite à l’état 2 (format 24 x 24 cm).

Jac Vitali, inventaire et manifeste

Jac VitaliDanseurs # 58, #56, #59, 2022
Cire et acrylique sur carton entoilé, chacun 33×23 cm.

Je connais Jac Vitali depuis de longues années, et j’en apprécie l’œuvre qui méticuleusement se construit sur la base d’un « enfoui » qu’il creuse et interroge, que ce soit par son langage de plasticien omniprésent, ou de créateur d’univers sonore associé à son passé de musicien. L’occasion nous sera donnée plus loin d’évoquer son rapport au son, qui associé à sa peinture, nourrira son langage personnel. De son propre aveu, inventaire et manifeste sont les deux mots-clés qui définissent sa démarche de créateur. Sa peinture opère des mutations, elle interroge la matière sur la réapparition dans une figuration répétitive où l’érosion questionne la réalité et la pérennité de l’image.
Il présente ainsi son travail de façon régulière depuis les années quatre-vingt-dix, en Lorraine où il réside, ou hors des frontières régionales (Oslo, Rabat, Oujda, São Paulo, Liège, Paris…). Au gré des expositions, il dresse l’inventaire de son monde intime, et ce n’est pas un hasard si beaucoup de ses expositions ont pour titre Manifeste… , dont le sens figuré du mot désigne, en droit maritime, la liste des marchandises composant la cargaison d’un navire dans ses cales.
Comme autant d’outils au service d’un art remède à l’adversité du monde.

Dans cet inventaire métaphorique, la thématique du danseur figure en bonne place. Selon son procédé de multiples métamorphoses d’un même motif, Jac Vitali l’a traitée une soixantaine de fois en douze années. C’est un long processus créatif, qu’il poursuit encore aujourd’hui, au cours duquel la figuration précise et répétitive se trouve transformée par l’érosion, l’effacement qui questionne la réalité et la pérennité de l’image. Cette image de danseur est inspirée d’une gravure de lutteur en position de défense, découverte dans une encyclopédie des années 1900. Dans cette série de peintures sur carton, il est nommé danseur, en miroir d’une citation que cite l’artiste : « dans un monde voué à l’immoralité, seul le danseur reste immobile ». On peut alors voir ces personnages comme la métaphore d’une protection face à l’adversité, face aux absurdités du monde.

Jac Vitali Pavane # 36, 2021
Cire, acrylique, papier préparé, carton entoilé sur châssis, 22×46 cm.

La série peinte « Pavane » est travaillée à la même époque. La pavane était une danse en vogue au seizième et dix-septième siècle, d’un caractère lent, solennel et plein de désinvolture. La figure du poisson en reprend ici la métaphore de l’évitement par la fuite. Telle une danse lente, les poissons se meuvent dans l’eau, certains remontent le courant, la plupart se dirigeant vers la gauche, synonyme en lecture occidentale d’un retour en arrière. Ils sont dépouillés, décharnés, de plus en plus dépossédés, mais libérés de toute contrainte et obligation. C’est l’image symbole d’une certaine désobéissance.

Les travaux plastiques sur papier ou toile que réalisent Jac Vitali depuis ses débuts ne sauraient être appréhendés sans une variable essentielle et primordiale : le temps. La distanciation opérée par le passage des années nourrit naturellement le regard intérieur de l’artiste dans sa façon de considérer le passé, qu’il soit son univers intime ou le monde. Il est une autre façon de capter les métamorphoses du temps, quand la technologie qui a pour fonction de capter les images du monde elle-même mute, et rend malléable toute figuration qui, de vérité palpable devient souvenir. C’est à cette expérience qu’il s’est livré dans sa série de peintures intitulée « Salamandre ». Autre métaphore : au Moyen Âge, on attribuait aux salamandres la faculté de vivre dans le feu, et c’était un nom utilisé en alchimie à un des phénomènes de sublimation de la matière : le passage de l’état solide à l’état gazeux. Soit donc il y a quarante ans une capture d’écran de magnétoscope qu’il opère par prise de vue photographique, laquelle est retravaillée en labo, et, par transferts successifs devient peinture. La peinture est ainsi réceptacle d’un support sensible qui passe à travers différentes techniques. Une (autre) image naît au travers des métamorphoses du temps. « Là cette image est à lire comme le fantôme d’une présence qui reste intouchable, l’apparition d’une future et possible invisibilité. J’aime l’idée d’un croisement entre la vaillance et l’effacement ».

Jac Vitali Salamandre #7 , 2021
technique mixte, carton entoilé sur châssis, 25×44 cm.
Jac Vitali – Retour du naturaliste, 2014
dispositif sonore, cire et acrylique sur toile, chaque panneau 200×175 cm
Halle à grains – Château des Lumières de Lunéville.


Le temps, facteur d’évanescence de toute chose et des évènements du passé tourne aussi le regard de l’artiste vers son univers d’enfant, et sa propre mémoire qui nourrit son œuvre. Ainsi en 2007-2008, il intervient sur le thème de la mémoire ouvrière pour la ville de Baccarat dans le cadre d’une résidence d’artiste.
De janvier à septembre 2014, Jac Vitali est invité en résidence au Château des Lumières de Lunéville. Installé sur le site de la Halle à grains, son « atelier-yourte » se veut un atelier ouvert au public, qui peut rencontrer pendant cinq mois le plasticien autour des questions liées à la conception d’une œuvre : quatre grandes toiles sur l’apparition d’une forme animale (le cerf) symbolisant sa rencontre avec le château, qui date de sa petite enfance, quand le lieu abritait un musée zoologique. Cette création conçue pendant la première partie de la résidence a été présentée au public et associée à Ma secrète entreprise, exposition retraçant deux décennies de son travail personnel.

Nous avons évoqué plus haut son passé de musicien. Jac Vitali a très tôt évolué dans le monde de la création musicale – une période révolue, vécue avant tout comme un espace de liberté, un temps qui va beaucoup compter dans le cheminement vers son travail de plasticien. Parallèlement, il poursuit sa méthode d’exploration de sa matière sonore pour l’associer à la dimension iconographique de ses toiles. Dès lors, la nécessité de composer la bande-son d’un film que serait la forme picturale s’impose à lui pour installer sa peinture, chargée d’une nouvelle apparence.

Jac Vitali – Coffret Manifesto, 2022 (*)

Ces environnements singuliers de résonances et de boucles hypnotiques, associées à ses peintures, ont fait l’objet de nombreuses installations exposées en galerie et centres d’art depuis plus de vingt ans. À partir de 2002, il collabore avec les éditions La Dragonne animées par son fondateur Olivier Brun, ainsi qu’avec l’écrivain poète belge Pascal Leclercq, sous la forme d’un dialogue entre écriture, peinture, typographie et recherches sonores. S’en suivront une dizaine d’ouvrages et de nombreuses performances en public qui associent la lecture de l’auteur aux interventions instrumentales in situ du plasticien. Son long compagnonnage artistique avec Pascal Leclerc est jalonné de livres d’artistes dont témoigne par exemple la peinture « Qui reconnaîtra sa maison ? » réalisée en 2022.
Cette même année voit la publication du coffret Manifesto (*) qui présente une sélection d’environnements sonores : un CD audio et un livret dans une édition limitée et signée, enrichie d’une peinture originale.

Jac Vitali – Qui reconnaîtra sa maison ? 2022
Cire, acrylique sur toile, 30×15 cm.
Jac Vitali ©Patrick Blaise

Jac Vitali – Coffret Manifesto, 2022 (*)
– coffret carton
– livret 20 pages, numéroté et signé, 20 x 15 cm « Hand made » impression jet d’encre et acrylique sur Centaure Ivoire,
Ramsès Calligraphie, Clairefontaine noir et carton bois.
« Inventaire » : un CD audio 18 titres, 60’45 »
– Une peinture originale signée et datée, acrylique sur papier préparé, 24×16 cm.

Coordonnées de l’artiste
Instagram : https://www.instagram.com/jac_vitali/?hl=fr
mail : jacques.vitali@neuf.fr

Autres informations sur l’artiste : http://www.taillandier-art.com/vitaliindex.htm