Un regard de Princesse

Jean-Charles Taillandier – dessin 1
encre sur papier Japon / marouflage, 30×30 cm, année 2014

Cette page et ces dessins doivent leur existence à la découverte d’une peinture faite lors d’une visite au Musée lorrain de Nancy, il y a quelques années. Un portrait de petite fille âgée de XIII mois y retint longtemps mon attention. Elle est représentée dans ses habits bleus de princesse, et tient dans sa main droite un petit oiseau (un jouet en bois !). Elle nous fait face, les bras légèrement écartés le long du corps dans une posture de grande attention. Mais ce qui surprend le plus est son regard : des yeux qui nous fixent avec sérieux et détermination, quand nous attendons d’y trouver encore une douceur et une innocence enfantine.
Une notice sous le cadre m’apprend qu’il s’agit de Nicole, duchesse de Lorraine, fille du duc Henri II (1608-1657). C‘est une enfant de la lignée complexe des familles ducales de Lorraine, portraiturée sur toile

Nicole Princesse de Lorraine
2 portraits de peintre inconnu
vers 1608 – 1630
Nancy, Musée lorrain.

par un peintre demeuré anonyme. Mais qu’est-ce vraiment que l’innocence enfantine au temps de Jacques Callot qui témoignera quelques dix plus tard dans ses gravures des désastres de la guerre de Trente Ans qui ravagera les terres de Lorraine ?
Nous la retrouvons plus âgée dans un second portrait daté du second quart du XVIIe siècle, également œuvre d’un peintre anonyme. Enchâssé dans un ovale, son buste de jeune femme émerge d’une curieuse architecture géométrique, le corps corseté de lignes obliques qui convergent vers ce point noir et lourd au centre de la poitrine. Une expression de profonde mélancolie habite ce second portrait non daté. Seul repère, cette mention en bas du cadre qui la désigne « Madame Nicole de Lorraine, duchesse de Lorraine et du Barrois » pendant un très court règne de seize mois, point d’orgue d’une vie très chaotique.

Jean-Charles Taillandier – dessin 2
encre sur papier Japon / marouflage, 30×30 cm, année 2014
Jean-Charles Taillandier – dessin 3
encre sur papier Japon / marouflage, 30×30 cm, année 2014

Il me sera possible d’en savoir un peu plus sur le destin de cette jeune enfant.
Les ouvrages historiques abondent sur ce tragique dix-septième siècle en Lorraine (*). Après la visite du musée, va persister longtemps en mon esprit ce visage enfantin de Nicole de Lorraine, sous les traits d’une présence mêlant en un obscur désordre la physionomie de l’enfant et de la femme – à la manière d’un personnage héros d’une biographie que je serais en train de lire.

Mais comment m’approprier par le dessin la vision fantasmée de ce regard énigmatique ?
Ces quelques croquis, parmi d’autres, que je présente ici, sont à considérer comme des exercices graphiques d’un vagabondage autour de ce regard lointain, qui a heurté mon propre regard. Ici, pas de trait minutieux de dentelle ou de tissu précieux, mais le parcours indécis d’une plume ou d’une pointe de calame trempée dans l’encre de Chine, à la recherche d’une consistance de forme qui n’a obéi qu’un un seul précepte formel : commencer le dessin par un tracé des yeux, ouverts ou fermés, et tout autour de ce point d’ancrage, dérouler d’un trait noir fugace et incertain la mémoire d’une silhouette d’enfant princesse et duchesse croisée un jour dans un musée.

Jean-Charles Taillandier – dessin 4
encre sur papier Japon / marouflage, 30×40 cm, année 2014
Jean-Charles Taillandier – dessin 5
encre sur papier Japon / marouflage, 30×30 cm, année 2014
Jean-Charles Taillandier – dessin 6
encre sur papier Japon / marouflage, 12×12 cm, année 2014
Jean-Charles Taillandier – dessin 7
encre sur papier Japon / marouflage, 12×13 cm, année 2014
Jean-Charles Taillandier – dessin 8
encre sur papier Japon / marouflage, 24×30 cm, année 2014
Jean-Charles Taillandier – dessin 9
encre sur papier Japon / marouflage, 30×30 cm, année 2014

(*) Plusieurs sources m’ont renseigné sur le destin funeste de Nicole de Lorraine (en particulier Pauvres duchesses, l’envers du décor à la Cour de Lorraine, par Jacqueline Carolus-Curien – Editions Serpenoise) :

Fille d’Henri II, duc de Lorraine et de Bar, et de Marguerite de Mantoue, elle est née en octobre 1608, deux mois après la fin des interminables pompes funèbres de son grand-père Charles III, cérémonie rituelle (**) dont la magnificence devait montrer à l’Europe entière la puissance de la Maison de Lorraine. Duchesse héréditaire du pouvoir, elle fut mariée à 12 ans, par intérêt dynastique à son brutal cousin germain le duc Charles IV qui n’aura de cesse de s’en débarrasser comme épouse pour accroître son pouvoir (jusqu’à faire condamner à mort pour sorcellerie, et sans preuve, le pauvre prêtre qui l’avait baptisée, afin d’annuler le mariage). Et puis Guerre de Trente ans, épidémie de peste, ruines et ravages des campagnes et des villages… Elle eu même droit, de son vivant, à une cérémonie solennelle de son époux en hommage à sa mémoire ! Répudiée, bafouée, chassée de la Lorraine en 1634, elle vivra une retraite de plus en plus solitaire à Paris jusqu’à sa mort en 1657.

gravure d’après Moncornet
Nancy, Musée lorrain.

Outre-temps, la série gravée

Jean-Charles Taillandier – Allaria
planche vinyl pour le noir en cours d’exécution, 30×30 cm, année 2024

Jean-Charles Taillandier
Haut : – Alejandro / Allaria / Benedictvs
Bas : Raphaelo / Pontifex Maximvs / Scalchvs
gravures sur vinyl, 30×30 cm, année 2024

Jean-Charles Taillandier – Maij MDC
gravure sur vinyl, 30×30 cm, année 2024
Jean-Charles Taillandier – MDCCXX
gravure sur vinyl, 30×30 cm, année 2024
Jean-Charles Taillandier – Sergiani
gravure sur vinyl, 30×30 cm, année 2024

Ci-contre gravures :
Alexandre VIII, pape
Benedictvs IIII.P.M
Innocent 12, pape
Collection Bibliothèque Stanislas, Nancy.

L’aventure avait commencé pendant l’été 2022.
 Dans un article précédent intitulé Portraits d’Outre-temps, j’exprimais dans ce blog le défi graphique qui avait longtemps muri en moi suite à ma consultation à la bibliothèque Stanislas de Nancy d’un ensemble d’estampes dit Donation François Domergue de Saint-Florent. Cet homme de passion (1785-1875) rassembla sa vie durant une collection d’estampes originales de portraits de papes parcourant cinq siècles d’histoire, sur le temps long de la Renaissance italienne au Second Empire. C’était plus qu’un kaléidoscope d’images balayant les langages multiples du graveur (burin, eau-forte, lithographie…), j’y feuilletais dans ces trois recueils un répertoire de portraits hautement chargés d’une puissance symbolique, empreints de sacré, de respect et dévotion. Du temps de leur diffusion dans le monde chrétien, ils faisaient connaître l’aura charismatique du pape.

Que représentent pour mon propre attrait ces pièces de collection précieusement répertoriées sur les étagères d’une bibliothèque ? Par delà leur témoignage de virtuosité des maîtres graveurs d’antan, ma curiosité se nourrit indéniablement de leur anachronisme et de leur puissance symbolique. Au-delà de leur no man’s land temporel, stylistique et sacré, quelle connivence peuvent entretenir aujourd’hui ces images avec mon langage de graveur ? Que m’apportent-elles ? Comment pourrais-je me réapproprier l’essence formelle de ces portraits, de la façon dont on s’invente une fiction, quitte à perturber les temps, les identités, les ornements ?

C’est ce projet graphique qui se concrétisera et se déploiera jour après jour dans l’atelier, après multiples tâtonnements. Mon imaginaire prendra le pas sur l’aspect analytique de chaque image, les traits, les physionomies des visages vont se confondre, pour donner finalement naissance à cette inédite série de portraits d’outre-temps, que l’on pourrait qualifier de “virtuels“, où se réinventent des visages ornés de graphies latines fragmentaires puisées dans le corpus original.
Délaissant leur vocabulaire graphique originel, comme pour mieux m’inventer une fiction, j’ai opté pour le langage épuré du trait gravé en relief dans une planche vinyl avec les couleurs du noir, du rouge, et parfois du gris.


Jean-Charles Taillandier
Haut : Lebende / Magnvs
Bas : Omitibvs Ro / Omitibvs Roma
gravures sur vinyl, 30×30 cm, année 2024

Jean-Charles Taillandier 
Gravitas / de tout cœur / Ficit or
gravures sur vinyl, 30×30 cm, année 2024
Jean-Charles Taillandier Ioann XVI
Ci-dessous : ses 2 planches vinyl gravées, l’une pour le noir, l’autre pour le rouge.
gravure sur vinyl, 30×30 cm, année 2024

Clins d’œil à Jacques Callot, la série gravée

Jean-Charles Taillandier – 8. Double portrait à la collerette
gravure en relief sur dalle vinyl, format des planches 35×32,5 cm, année 2025.

Gravure 8 – Double portrait à la collerette (ci-dessus).

Rencontre improbable d’un autre temps pour la dame à la petite coiffe relevée en arrière présente dans la gravure de Callot. Cette gravure aurait pu appartenir à la série précédente Entre Elles.

Jean-Charles Taillandier, L’interview, estampe numérique de la série Fake News en dentelles. format 13 x 17,5 cm sur Arches, année 2020 – source bmi Épinal.

Séduit par certains portraits au hasard de mes découvertes dans les musées et expositions, il m’arrive de questionner du regard ces témoins muets d’un monde clos. Une séduction s’opère, due à la beauté de l’œuvre et à tout ce mystère autour d’une simple image. À moins qu’il ne s’agisse simplement de la beauté d’un mystère. C’est sans doute une affaire de regard inassouvi car la présence reste muette, sans réponse… Alors je m’invente une fiction, quitte à brouiller les postures, les époques, et à donner plein pouvoir à l’imaginaire, ajoutant un nouveau maillon à ce que je crois être la vérité d’une image…
C’est une démarche qui ne m’est pas nouvelle. Dans mon incursion dans le domaine de l’estampe numérique, le projet Fake news en dentelles avait pour propos un détournement de personnages du dix-septième siècle hollandais, gravés par Peter de Jode. Je les avais déconnectés de leur époque pour en détourner bien ironiquement leur profil, et ainsi faire mentir leur image. De retour, ensuite, à la gravure en relief, successivement dans les séries Portraits d’outre temps et Portraits invraisemblables, je revisitais en toute innocence d’historicité une collection de portraits gravés de papes conservée au Cabinet des estampes de Nancy. Puis, dans la série Entre Elles, une offrande à la belle florentine, j’invitais des modèles féminins distinguées dans l’histoire de l’art à basculer dans notre univers temporel contemporain, l’espace d’une rencontre incongrue.

Clins d’oeil à Jacques CALLOT s’inscrit dans cette démarche de graveur. Elle m’a été inspirée d’une suite de douze estampes de ce célèbre graveur lorrain du dix-septième siècle, issues de la collection Jules Lieure et conservées au Musée des beaux-arts de Nancy. Sous le titre La noblesse, cette suite gravée entre 1620 et 1623 rassemble des portraits en pied de personnages inconnus, seigneurs et dames de Lorraine contemporains de l’artiste, mis en valeur dans un décor en arrière-plan de rues et places. Cette belle suite gravée de Jacques Callot fut une invitation à une nouvelle affaire de regard, et de connivence, où l’imaginaire se joue du passé.

Après six mois de travail à l’atelier, la série gravée Clins d’oeil à Jacques CALLOT est aboutie, avec la réalisation d’un premier tirage en 2 ou 3 couleurs des douze gravures en relief qui la composent. Je vous en présente neuf d’entre elles dans le déroulé de cet article.

Jean-Charles Taillandier, Pontifex maximus, gravure sur vinyl de la série Portraits d’Outre temps, format 30×30 cm, année 2023 – source Cabinet des estampes, bibl. Stanislas, Nancy.
Jacques Callot, Gentilhomme au manteau bordé de fourrure tenant ses mains derrière le dos, eau-forte, 143×92 mm, vers 1620, inventaire 40.1.456 / La dame de profil ayant la main dans son manchon, eau-forte, 144×93 mm, vers 1620, inventaire 40.1 – Musée des beaux-arts de Nancy.
Jean-Charles Taillandier – 7. Portrait mystère.
gravure en relief sur dalle vinyl, format des planches 35×32,5 cm, année 2025.

La jeune fille de la gravure originale de Jacques Callot est référencée dame à la petite coiffe relevée en arrière. Certains ont cru reconnaître un portrait de la femme de l’artiste. Elle prend la pose, attentive et figée dans ses plus beaux atours. Elle porte une croix autour du cou et à la taille et au bras quelques ornements de perle. Elle tient entre ses doigts un objet que je ne parviens pas à identifier. Mais ce qui m’attache à elle, surtout, c’est son regard plein de questions et de crainte mêlées. Je ne retiendrai d’elle que ce visage comme échappé du col d’un grand manteau noir sur le devant d’un drapé rouge.

Gravure 5 – Mon beau miroir

Jean-Charles Taillandier – 5. Mon beau miroir.
gravure en relief sur dalle vinyl, format des planches 35×32,5 cm, année 2025.

Le gentilhomme aux mains jointes est comblé d’aise devant son miroir, je lui ai offert un nouveau couvre-chef…

Gravure 6 – Le silence des mots

Jean-Charles Taillandier – 6. Le silence des mots.
gravure en relief sur dalle vinyl, format des planches 35×32,5 cm, année 2025.

J’ai longtemps questionné la gravure de J. Callot  la dame coiffée d’un grand voile et à la robe bordée de fourrure. D’emblée je la sentais perdue dans ses pensées au milieu d’un vaste ciel. Était-elle une dame de la noblesse, une religieuse ? C’est une présence en majesté, en-soi déjà intemporelle. Après plusieurs essais sur calque, j’ai retenu l’option de l’environner d’un cadre presque vide fermé par deux pans de couleur rouge.

Gravure 3 – La bourse et la vie

Jean-Charles Taillandier – 3. La bourse et la vie.
gravure en relief sur dalle vinyl, format des planches 35×32,5 cm, année 2025.

Gentilhomme enroulé dans son manteau de fourrure… Le personnage de J. Callot est bien élégant sur la place, mais j’imagine que la vie des gentilhommes devait être un peu rude en certaines circonstances…

Gravure 11 – Une surprise en robe rouge

Jean-Charles Taillandier – 11. La surprise en robe rouge.
gravure en relief sur dalle vinyl, format des planches 35×32,5 cm, année 2025.

Nous retrouvons ici La dame au profil ayant la main dans son manchon, de J. Callot, mais la voici bouche bée de stupeur ou d’admiration (?) face à son double vêtue d’une curieuse robe rouge bien frivole.  » Quelle indécence ma chère ! Encore une idée de graveur qui ne sait plus quoi inventer ! »

Gravure 10 – Le masque et la rose

Jean-Charles Taillandier – 10. Le masque et la rose.
gravure en relief sur dalle vinyl, format des planches 35×32,5 cm, année 2025.

D’après la dame au masque de J. Callot

Gravure 12 – Rencontre surprise !

Jean-Charles Taillandier – 12. Rencontre surprise !
gravure en relief sur dalle vinyl, format des planches 35×32,5 cm, année 2025.

La dame au profil ayant la main dans son manchon de J. Callot offre ici une nouvelle variation de rencontre féminine improbable entre deux univers. Elle encore aurait tout aussi bien trouvé sa place dans ma série précédente Entre Elles . Notamment en compagnie de la gravure sur bois Invitation à une soirée Halloween dont l’idée m’était inspirée d’un portrait de jeune fille encapuchonnée gravée par Claude Mellan, lui-même contemporain de Jacques Callot.

Gravure 4 – Salutations au rouge

Jean-Charles Taillandier – 4. Salutations au rouge.
gravure en relief sur dalle vinyl, format des planches 35×32,5 cm, année 2025.

La salutation à la couleur rouge d’un gentilhomme qui salue en tenant son feutre sous le bras de J. Callot a une valeur toute symbolique puisque j’accorde particulièrement à la couleur rouge une place de choix dans le langage de mes gravures en relief.

Sans trop m’étendre sur ma technique de gravure, je dirais que l’impression de chaque gravure sur papier résulte de l’encrage superposé d’une planche principale, encrée en noir, qui porte le motif principal, et d’une, voire deux autres planches secondaires destinées aux couleurs rouge et grise. Tout le processus de la gravure manuelle elle-même dans la plaque vinyl ou bois, avec toutes sortes de gouges, est guidé par des esquisses sur papier ou calque et des repères de couleur sur les planches.
Je vous propose ci-dessous différentes étapes de ces travaux d’atelier ,en lien avec plusieurs des œuvres présentées.

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Vue partielle de l’exposition

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Bonjour Monsieur Stella

Jean-Charles Taillandier – 1. Bonjour Monsieur Stella
crayon, encre et collages sur papiers, format 30×30 cm

J’ai consacré mon article précédent à la conception de ma nouvelle série gravée “Clins d’œil à Jacques Callot“. Elle aboutira à la présentation de douze gravures sur vinyl dont j’aborde actuellement le tirage : longue étape finale en deux, voire trois couleurs, avec obligation d’attente d’un long temps de séchage des encres entre chaque passage… Ce qui me conduira au clap de fin vers mi-novembre.

Une phase d’attente, donc pour moi à l’atelier, que j’ai mis à profit en classant certains de mes cartons à dessin, faisant alors germer l’intention de ce présent article. Rien de nouveau, à vrai dire, pour mes lecteurs qui suivent de gravures en dessins, mes interrogations sur le mystère des images de l’art, au gré de mes découvertes et de mes envies. Un lien invisible alors peut se tisser entre mon propre regard contemporain et l’œuvre d’un créateur lointain, dans un dialogue sans enjeu, sinon celui de se questionner l’un l’autre . Mon imaginaire y pourvoie au risque d’anachronisme ou de mensonge, mais peut importe après tout car la chaîne de l’émotion n’est pas rompue, et l’image continue à vivre sous d’autres cieux et d’autres récits.
D’où mon attrait à découvrir dans les collections des musées ou les bibliothèques publiques des portraits d’hommes et femmes oubliés de notre temps dont une main artiste nous a légué les traits et le regard. Affaire donc de regard, de mensonge et de réappropriation qui sert de réceptacle à ma propre respiration. Chaque rencontre inattendue est une nouvelle expérience d’expression graphique avec les outils du dessinateur et du graveur, comme l’est mon cheminement en cours avec douze figures gravées par Jacques Callot de la série « Clins d’œil à Jacques Callot« , ou le fut auparavant encore ma « relecture » de portraits vénérés de papes dans l’histoire avec mes « portraits d’Outre temps« .

Un de mes cartons rassemble des dessins inspirés des collections du musée départemental Georges de la Tour de Vic-sur-Seille. Admirateur de ce grand peintre lorrain, j’y avait déjà consacré en 2014 une série gravée sur bois intitulée « Rouge est la couleur du mystère« . Le musée, placé sous la figure tutélaire de son Saint Jean Baptiste dans le désert, rassemble aussi, du fait de ses donations et acquisitions, nombre d’œuvres d’horizons variés de l’histoire de l’art. Parmi elles, beaucoup d’œuvres portent  » une réelle attention aux êtres, une forme de pudeur »(*) nous mettant en relation avec une intimité de la peinture; et aussi avec de nombreux visages qui ont perdu depuis des siècles toute identité. Des toiles d’anonymes surgies de l’ombre renaissent sous une lumière nouvelle.
Parmi les peintures qui ont particulièrement éveillé mon plaisir et ma curiosité au hasard des salles d’exposition, je retiens ici deux œuvres qui ont suscité mes exercices de dessin.

Jean-Charles Taillandier – 2. Bonjour Monsieur Stella
crayon, encre et collages sur papiers, format 30×30 cm
Jean-Charles Taillandier – 3. Bonjour Monsieur Stella
crayon, encre et collages sur papiers, format 40×50 cm
Jean-Charles Taillandier – 4. Bonjour Monsieur Stella
crayon, encre et collages sur papiers, format 30x32cm
Jean-Charles Taillandier – 5. Bonjour Monsieur Stella
encre et collages sur papiers, format 30×30 cm
Jean-Charles Taillandier – 6. Bonjour Monsieur Stella
encre et collages sur papiers, format 30×30 cm
Jean-Charles Taillandier – 9 et 10. Bonjour Monsieur Stella
encre sur papier japon, format 85×55 cm / 60×22 cm.
Jean-Charles Taillandier – 1. Inconnue à la mante noire
encre et collages sur papiers, format 40×50 cm.
Jean-Charles Taillandier – 2. Inconnue à la mante noire
encre sur papier préparé, format 12×12 cm.
Jean-Charles Taillandier – 3. Inconnue à la mante noire
encre et collages sur papiers, format 40×50 cm.
Jean-Charles Taillandier – 6. Inconnue à la mante noire
encre et collages sur papiers, format 30×30 cm.
Jean-Charles Taillandier – 7. Inconnue à la mante noire
encre et collages sur papiers, format 30×30 cm.

(*) voir Catalogue des peintures, Musée départemental Georges de la Tour, éditions Serge Domini.

Musée départemental Georges de la Tour
Place Jeanne d’Arc – 57630 Vic-sur-Seille
Tel 03 87 78 05 30

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Coffrets d’artiste #1 RACINES

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Jean-Charles Taillandier – Racines 4
dessin, encre de Chine et collages sur Japon, format 22 x 22 cm.
Jean-Charles Taillandier – Racines 2
dessin, encre de Chine et collages sur Japon, format 23 x 23 cm.
Jean-Charles Taillandier – Racines 7
dessin, encre de Chine et collages sur Japon, format 22,5 x 22,5 cm.
Jean-Charles Taillandier – Racines 5
dessin, encre de Chine et collages sur Japon, format 22 x 22 cm.

Je présente dans cette page une sélection ancienne de quelques dessins réalisés à l’encre de Chine, plume et pinceau sur un fin papier oriental choisi pour sa finesse et son caractère diaphane.
Ces dessins ont été inspirés de souvenirs personnels, ou suscités par la découverte d’archives photographiques que chaque famille conserve peu ou prou dans une vieille boite en fer blanc.
Ils sont les bribes d’une mémoire qui resurgit à fleur de papier, d’une jeunesse vécue dans un village d’Anjou au sein d’une famille ouvrière, sur une terre d’aïeux dévoués pendant des générations successives à la culture des champs et l’élevage à la ferme.
Ils sont fragments ténus d’une réalité et fantasmés sans aucun doute… Peu importe après tout ce dont se nourrit le trait de plume dans l’acte sensuel et spontané du dessin.

Jean-Charles Taillandier – Racines 9 / 6
dessins, encre de Chine et collages sur Japon, format 23 x 22,5 / 21 x 21 cm.
Jean-Charles Taillandier – Racines 1
dessin, encre de Chine et collages sur Japon, format 21 x 21 cm.
Jean-Charles Taillandier – Racines 3
dessin, encre de Chine et collages sur Japon, format 23 x 23 cm.
Jean-Charles Taillandier – Racines 10
dessin, encre de Chine et collages sur Japon, format 22 x 22 cm.
Jean-Charles Taillandier – Racines 8
dessin, encre de Chine et collages sur Japon, format 23 x 22,5 cm.
Le coffret comprend dix dessins à l’encre de Chine sur papier Japon,
de format moyen 24×24 cm, intégrant au besoin superpositions, collages
 ou extraits gravés par l’artiste.

L’auteur donne à voir dans ces dessins des réminiscences de ses souvenirs
 d’enfance et de ses racines ancestrales et familiales.

 
Le coffret a été réalisé avec la collaboration
de  Atelier 4 Reliure, Jarville-la-Malgrange.

Dimensions externes du coffret : 35 x 52 x 3,5 cm.

Année 2025.
 
EXEMPLAIRE UNIQUE

À découvrir aussi

Coffrets d’artiste #2 GUERRIERS

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Jean-Charles Taillandier – Guerriers 11
états gravés et collages sur Japon, format 24,5 x 24,5 cm.
exemplaire unique.
Jean-Charles Taillandier – Guerriers 8
états gravés et collages sur Japon, format 23,5 x 29 cm.
exemplaire unique.
Jean-Charles Taillandier – Guerriers 9
états gravés et collages sur Japon, format 24 x 24 cm.
exemplaire unique.

Douze variations sur papier composent ce coffret GUERRIERS. Elles sont issues d’une expérience graphique qui a pour origine trois portraits  originaux  gravés sur cuivre à l’eau-forte et aquatinte,  de format moyen 33×24 cm.  Chaque variation est ici unique, indépendante de tout tirage numéroté conventionnel.
Les planches ont été soumises à des expériences diverses d’encrage en creux ou en relief sur différents papiers, si bien que je disposais à la longue d’une « matière première » que je travaillais à ma guise par esquisse, collage ou déchirures partielles. C’est une méthode qui prête une image en gestation à une part d’aléatoire et de jeu, d’où peut surgir l’inattendu.

Jean-Charles Taillandier – Guerriers 3
états gravés et collages sur Japon, format 23,5 x 29,5 cm.
exemplaire unique.
Jean-Charles Taillandier – Guerriers 5 et 4
états gravés et collages sur Japon, chacun format 24,5 x 25,5 cm.
exemplaire unique.
Jean-Charles Taillandier – Guerriers 1
pastel, peinture et collages sur état gravé , format 26 x 35 cm.
exemplaire unique.
Jean-Charles Taillandier – Guerriers 2
pastel, peinture et collages sur état gravé , format 25 x 33 cm.
exemplaire unique.
Jean-Charles Taillandier – Guerriers 6
états gravés et collages sur Japon, format 25,5 x 25 cm.
exemplaire unique.
Jean-Charles Taillandier – Guerriers 12
états gravés et collages sur Japon, format 24 x 32 cm.
exemplaire unique.
Jean-Charles Taillandier – Guerriers 7
pastel et crayon sur état gravé , format 24 x 33 cm.
exemplaire unique.
Jean-Charles Taillandier – Guerriers 10
état gravé avec collages , format 23 x 30 cm.
exemplaire unique.
Douze variations sur papier composent ce coffret GUERRIERS.
 Chaque variation
est unique, de format moyen 33×24 cm,
sous forme d’esquisse effectuée sur état gravé
ou fragments collés.


Le coffret a été réalisé avec la collaboration
de  Atelier 4 Reliure, Jarville-la-Malgrange.

Dimensions externes du coffret : 35 x 52 x 3,5 cm.
 

Année 2025.
 
EXEMPLAIRE UNIQUE

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